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Reprise Jean 1er Turquan

Jean 1er Turquan premier maillon d’une ascension sociale

Le lieutenant criminel Jean 1er Turquan sort de l’ombre de l’Histoire en 1390, au début du règne du roi Charles V  [1] , alors qj’il était depuis 1366 l’un des seize examinateurs au Châtelet de Paris.. Sa nomination interviens

Il sera nommé lieutenant criminel du Prévôt de Paris en 1390, c’est-à-dire à l’époque où le jeune roi Charles VI s’affranci de la tutelle de ses oncles et que triomph le parti des Marmoussets  plis ou moins dirigés par le connétable Olivier de Clisson . Dans le même temps, la trêve dans la guerre avec les Anglais est prolongée de trois ans.

L'entourage politique de Charles V avait, pour une grande part, été composé d'officiers de familles récemment anoblies oùj bourgeoise comme les d' Orgemont produit de la promotion sociale des juristes et des financiers, conséquence de la place de plus en plus grande tenue par les problèmes financiers et par les affaires juridiques au sein du gouvernement royal

Succès  de la France anglaise. (1420-1436)

 Le triomphe de la France anglaise (1420-1436)occupation Paris par le comte de Richemont uTet gouvernement avec les Bourguignon

Les magistrats fidèles au futur Charles VII siègent à Poitiers jusqu'en septembre 1436, tandis que demeure et fonctionne à Paris un Parlement soumis aux Anglais

La réconciliation de Charles VII et du parti bourguignon, et la reprise du contrôle de Paris par le roi en 1436 provoquent le retour du Parlement dans la capitale

Et Jean 2 Turquan est nonné Fief de Clignancourt  à abbaye St-Denis (aveu 1433),Le 11/7/1436, Jean Turquan ( donc Jean 2) est cité comme amis de feu  Pierre Hangest et sa femme Nicole  Lefaur (Clarambault 763 p. 156)

Pierre 1er Hangest conseiller du roi est cité  traces de son sceau à Rouvoy-en-Santerre AD 80, série G en 1374 et 1385

Clairembault 763 du 30 juin 1435  Jehan Gerald ? avec Pierre Bataille et Colete ? et Lyénarde fille de Pierre Hangest e Nicole jadis sa femme  requête de succession de la dite ? Jean 1er Turquan a connu la guerre de Cent-Ans mais pas l’occupation anglaise qui commence après la défaite d’Azincourt en 1415. Par contre il a  volontairement transmis l’essentiel de son héritage à son cousin Jean 2 Turquan fils

puis lieutenant criminel de la prévôté de Paris et l’un des deux commissaires aux biens juifs [2], dont le ressort de compétences s’étendra également sur le Languedoc [3]. Son supérieur hiérarchique direct était le prévôt du Châtelet de Paris Hugues Aubriot, homme à poigne [4]également intendant des Finances de 1367 à 1380, et protégé du roi Charles V. Après le décès de ce dernier en 1380 son fils et successeur Charles VI dit "le bien aimé " puis le fou" (1380-1422) changea de politique et remplaça le chancelier de France Pierre II  d’Orgemont, politicien influent en fonction depuis 1373 par l’évêque de Beauvais Miles de Dormans (1343-1387) également président de la Chambre des Comptes de Paris.

Le prévôt de Paris Hugues Aubriot,  qui avait dirigé fermement les finances royales, fut attaqué en justice par l’Université de Paris, sous le prétexte de libertinage. En fait, il avait tenté d’imposer les bénéfices spécifiques aux milieux universitaires et mécontenté une partie des chanoines [5] qui le considéraient comme favorable aux Juifs présents dans le royaume. . Il y eut des manifestations estudiantines, l'affaire s'envenima, et Aubriot fut traduit devant l’Officialité, tribunal de l’évêque de Paris Pierre III d’Orgemont fils de l’ancien chancelier de France Pierre II d’Orgemont cité supra

Se croyant couvert par le gouvernement, le prévôt se présenta volontairement le 1er février 1381 devant la juridiction religieuse, fut arrêté à l’audience, excommunié et emprisonné à la Bastille. Diverses interventions en sa faveur intervinrent, notamment celle du prévôt criminel en exercice Jean 1er Turquan qui joua un grand rôle défensif dans la procédure [6] . En 1382, Hugues Aubriot est délivré lors de la révolte des Maillotins contre de nouvelles taxes mais refuse de prendre parti et se retire en province où il mourut 

En définitive, le pape Clément VII [7] déchargea l’ancien prévôt déchu de sa condamnation et, d’autre part, le roi Charles V changea en 1388 les deux "Juges des juifs", dit parfois "Commissaires aux Juifs " nommés au Châtelet : Beraud Bresson et Jean 1er Turquan [8] qui conservèrent leurs fonctions à la prévôté de Paris.

Mandat du roi à Jean 1er Turquan contre les empoisonneurs de  puits

Puis le roi montrait sa confiance envers Jean 1er Turquan en le mandatant pour une mission spéciale avec son collègue  Gérard de la Haye. Tous deux sont nommés commissaires du roi itinérants chargés de s’informer contre les empoisonneurs de  puits et fontaines en Touraine, Blésois et Vendômois , mandat renouvelé  le 12 septembre 1390 pour enquêter au Mans, à Tours et  Rouen et diligenter les procédures sur ces crimes. (registre criminel du Châtelet n,° 1 ) Il en résultera plusieurs arrestations et procès .

Les accusations concernaient principalement les milieux juifs de toute l’Europe, répression remontant aux années 1348. Ils étaient accusés d’avoir provoqué la propagation de la peste noire en empoisonnant les puits où buvait la population. Des centaines auraient été exécutés depuis l'Aragon et le sud de la France jusque dans les régions orientales des pays germanophones.

Ainsi ces deux officiers de justice entraient-ils malgré eux dans l’histoire judiciaire de la guerre de Cent-Ans qui va directement impacter  la vie des héritiers de Jean 1er Turquan

Bibliographie « Puits empoisonnés : accusations, persécutions et minorités dans l'Europe médiévale,(1321-1422), Série Moyen-âge par Tzafrir Barzilay , année 2022, p. 179 et , Reg. crim. Chât., I, 1389-1392, 4 de Bernadette Suty et Monique Haas article 1013 de « Dictionaire du Moyen Français (1330-1500)

 Hugues Aubriot, prévôt de Paris sous Charles V, 1367-1381.par Antoine Le Roux de Lincy Bibliothèque de l'École des chartes  Année 1862  23  pp. 173-213

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La famille supposé du lieutenant criminel  Jean 1er Turquan

Jean 1er Turquan est bien connu professionnellement par les nombreux procès qu’il instruit en sa qualié de prévôt criminal, mais ses origines  familiales sont flous et peu documentées. C’est par interprétation que l’on suppose qu’il avait un parent d’origine modeste établi  tanneur en Picardie. Il se nommait :  

  1. Feu Simon Turquan, né vers 1325 et décédé vers 1400, tanneur à Croy-Saint-Pierre , époux de Marguerite dont le patronyme reste également inconnu. De cette union naquirent deux enfants:

- a) Jean Turquan [9], né vers 1370 décédé en 1421 chanoine de l’église collégiale de Saint-Merry à Paris. Il serait donc le seul neveu connu du lieutenant criminel Jean 1er Turquan  

- b) Jeannette Turquan dont nous ignorons tout, sinon qu’elle est citée dans le testament de son frère le chanoine ciyé supra. .

Par ce lien familial, les  deux enfants, Jean et Jeannette Turquan sont à la fois, d’une part  neveu et nièce de Jean 1er Turquan et, d’autre part,  par le remariage de leur mère la veuve de Simon Turquan, avec Jean Paris((1380-1460)) ils sont  beau-fils et belle-fille de  ce dernier procureur en Parlement et conseiller paroissien  de l’église Saint-Jacques de la Boucherie à Paris.

A ce titre, ce procureur joua un rôle essentiel dans le testament successoral du soi-disant alchimiste Nicolas Flamel (1330-1418) écrivain public, libraire-juré de l’Université de Paris et . investisseur foncier.Nicolas Flamel  légua par testament sa fortune à l’Eglise, au Chapitre de Paris et diverses abbayes ou institutions religieuses, hospitalières  et caritatives.

Ainsi Jean Paris, conseiller  personnel de Nicolas Flamel étaient en relations d’affaires avec Jean 1er Turquan par l’intermédiaire de la  paroisse Saint-Jacques de la Boucherie dont ils étaient membres. Par cette relation, Jean 1er Turquan a gagé sa maison d’habitation auprès de Nicolas Flamel qui en devient propriétaire en 1426 pour 180 Livres.

 

[1] Né en 1338 et fils de Jean II mort à Londres et de Bonne de Luxembourg, le dauphin de Viennois  Charles V est sacré roi le 19 mai  1364. Il décédera en 1380 après avoir fait construire à partir de 1360 le château de Vincennes afin d’assurer la défense Paris. 

 

[2]   Depuis Philipe IV le bel (1285-1314) les juifs étaient expulsés ou acceptés en fonction de la politique royale. En 1358, ils seront autorisés à revenir contre une somme de 3.000 Livres, mesure qui provoqua des réactions de mécontentement. En 1391, le conservateur des biens juifs du royaume était Jean d’Estouteville (Sauval, Antiquités de Paris, t. III, p. 664 à 666) et son lieutenant général Martin Double avocat du roi au Châtelet.

[3] Rattaché à la France en 1271, le Languedoc, à l’origine aux comtes de Toulouse, avait son Parlement fondé en 1303 représentant des trois ordres (clergé, noblesse et tiers états).

[4] Il fera construire :les ponts Saint-Michel et au Change, le Petit-Châtelet et la Bastille

[5] La plupart des chanoines étaient gradués de l’Universités de Paris, spécialisée en théologie ou Montpellier, Toulouse, Angers, Orléans, Poitiers, Troyes etc. Il existait également à Paris un réseau de collèges séculiers ou réguliers tels de Navarre, de Saint-Denis, de Saint-Geneviève, de Reims, des Bernardins etc.

[6] Mémoires de la Société Bourguignonne  de 1908 (T 24,) pp. 224 et 225, note 2

[7] Robert de Genève (1364-1394) comte de Genève en 1393, cardinal puis pape nommé par les cardinaux français sous le nom de Clément VII, il s’installe à Avignon, participant ainsi à la crise pontificale du Grand Schisme d’Occident. 

[8] Ordonnance royale prise au Château du Louvres. Il faut souligner que toutes les ordonnances royales orthographient Jehan (Jean)Truquam et non Turquan.

[9] Jean Turquan serait le troisième du nom, après ses oncles Jean 1er (+ 1406)puis Jean 2 Turquan. Cette numérotation est spécifique à cette étude. 

Date de dernière mise à jour : 04/11/2024