Rameau Chevalier de Presles

Un des rameaux Chevalier originaire de la Brie

Le rameau Chevalier de Presles.

C'est indirectement par les notaires du Châtelet Pierre Crozon et sa belle-fille Martine de Saint-Renom puis le repreneur de l’étude notariale Yves Bourgeois qu’a été identifiée la postérité du couple Jacques Chevalier et Marie Bourgeois. Preuves dans le fichier  Philbert (238.41 Ko) du nom de leur beau-frère Jean Philbert.

Par contre, l'identification de la génération au-dessus est encore aléatoire et sujette à interprétations d’autant plus qu’à l’époque existe de nombreuses contestations entre comtés et baillages, non seulement en région parisiennes mais aussi en provinces car la royauté se centralise depuis la mise en place du Concordat de 1516 et ses modifications financières. En bref, la Renaissance est bien le tombeau de la féodalité, supplantée par la rente foncière et l’augmentation des prélèvements financiers nécessaire aux guerres puis à la lutte contre l’extension du protestantisme. 

Pour ces raisons et faute de preuves directes, tout porte à croire que ce rameau a pour premier maillon connu :

CHEVALIER Jacques, né vers 1480 en lieu encore ignoré. Serait marié vers 1512 à l'âge d'environ 30 ans, avec Gillette LUILLIER, fille de Philippe Luillier (°1449 +1492), avocat Général au Parlement, seigneur de Gironville, et d'Henriette HENNEQUIN (°1455-1484).

Gilette était veuve en première noce du clerc des comptes et échevin de Paris Bertrand RIPAULT (1465-1511) fils de Guillaume Ripault et Jeanne Boucher. Le couple aurait eu au moins deux enfants ; Christophe Ripault, conseiller au Parlement, vicomte de Domfront et sa sœur Françoise, probablement remariée avec l’auditeur des Comptes Jacques Chevalier (1515-1577) seigneur du Rozay et de la Chicaunière près de Beaumont-sur-Sarthe.

Sur le plan familial, Gillette était nièce de Jean Luillier (1420-1500) évêque de Meaux, conservateur des privilèges apostoliques et de Gilles Luillier (1425-1502) bailli de Meaux et de Milan, tous deux fils de Jean Luillier (1390-1469) et de Catherine de Chanteprime. En outre, son premier mari Bertrand Ripault seigneur d’Orsay était petit-fils et héritier du maître des requêtes Bureau Boucher époux de Gilette Raguier, laquelle avait pour arrière-petit-fils Jean Arbaleste (1475-1540) seigneur de la Borde-le-Vicomte époux de Madeleine de Fragelais, dont le fils aîné Gui II Arbaleste sera vicomte de Melun, de Corbeil et époux de Madeleine Chevalier fille de Pierre et Marie Guillart de l’Epichelière.

Bien que le lien familial soit ténu, c’est la preuve que la famille Chevalier était bien intégrée dans le tissu social de la riche bourgeoisie d’alors.  C’était l’époque de l’ascension sociale d’Anne de Montmorency (1493-1573), ami d’enfance du roi François 1er et futur Grand-maître et connétable de France qui entamait une carrière de premier plan et considéré comme l’un des symboles de la Renaissance [1].  

Sur le plan professionnel, Jacques Chevalier était conseiller et maître d’hôtel du roi et maître de la Chambre des Comptes. Par ailleurs, il était seigneur de la Queue-en-Brie (94) [2] et de Tournan-en-Brie (77).

Deux enfants seraient nés de son union avec Gilette Luillier
 

1. CHEVALIER Jacques, né entre 1505 et 1510 en lieu ignoré.  Décédé vers 1555 à l'âge de 50 ans. Procureur au Parlement il apparaît à Presles-en-Brie (77) en 1551 en achetant terres et jardin en septembre 1551, vendu par Jean Garlet vicaire de Grisy-Suisne (77) et de Grange-le-Roi dit Grange-Nivelon (minures de Vincent Maupéou (MC/ET/VIII/213).    
Marié en seconde noces vers 1523 avec Marie BOURGEOIS (1508-1576) fille de Pierre, licencié en droit, seigneur de Touchaillon (Eure-et-Loir) et Françoise AULDE. On ignore encore le patronyme de sa première épouse et s'il eut postérité.
Le couple habitait en l'Ile de la Cité, paroisse du Palais épiscopal à Paris, à proximité de l'église Sainte-Marine. Leur postérité figure après celle de Charlotte épouse de Guillaume de Reilhac.


2. CHEVALIER Charlotte
Née vers 1512 en leu ignoré. Mariée vers 1540 avec Guillaume II de REILHAC (1515-1572) fils de Jean II, général des Finances en 1487 et lieutenant civil au Châtelet de Paris, et de Barbe de Vaudetard, dame des Hautes-Maisons de Montry, Condé, Esbly et Mareuil-les-Meaux.  

Guillaume II était baron de la Queue-en-Brie (94), seigneur du Vigneau (77) et Bonneuil-sur-Marne, Maître d'hôtel de la maison du roi. Le couple vivait rue Saint-Antoine à Paris. Tous deux seraient décédés au mois de décembre 1572 à la Queue-en-Brie. Ils avaient au moins deux filles, Marie Catherine de Reilhac mariée le 2 novembre 1572 avec Jean de Seurre secrétaire de la chambre du roi et du duc de Guise et Corneille de Reilhac châtelaine en partie de la Queue-en-Brie épouse de Claude des Chapelles.  

 Les enfants de Jacques Chevalier et de Marie Bourgeois :

L’argentier du ministre Nicolas IV de Neufville de Villeroy 

Il s'agit de  CHEVALIER Jean, Né vers 1536 à en lieu ignoré, c'est le puîné de la fratrie née de Marie Bourgeois. Décédé vers 1584 à l'âge de 62 ans.

D’abord lieutenant de la prévôté de Brie et seigneur vers 1543 du fief de la Fonderie à Presles-en-Brie, qu’il vendra en 1577. Jean Chevalier était également propriétaire vers 1555 d’une ferme à Limoges-en-Brie relevant du Chapitre Notre-Dame de Paris, avec des biens épars à Villeneuve-le-Roi (94).

A la fin de sa vie, il était seigneur de Maison-Rouge-en-Brie, où il demeurait (Y//124-Y//127 - fol. 110 V° du 28 juin 1583). On croit savoir qu’il tenait cette seigneurie de Nicolas Luillier, seigneur de Saint-Mesmin lieutenant civil de la prévôté de Paris venant d’un échange en date du 1er janvier 1565 avec Eustache de VILLIERS qui tenait cette seigneurie auparavant (MC/ET/VI/13 - MC/ET/VI/80 - MC/ET/VI/34). Elle est parfois confondue avec le fief de Maison-Rouge, son homonyme de Melun. [3].  

En 1551, noble Jean Chevalier est dit dans un acte notarié seigneur de Boullenot et Presles, seigneuries alors gagées par ses débirentiers (précision mentionnée dans A.N. ET/XCXVIII/11 du 7/12/1551) dont son beau-frère le comte de Dampierre (Aube) Louis 1er PICOT, vicomte de Rosnay et baron de Sompuis (Marne), également seigneur de Pontcarré de 1506 à 1530 (selon l'abbé lebeuf)  et de Pommeuse (77).

Premier président de la Cour des Aydes, Louis représentait le premier maillon des Picot-Dampierre qui conservèrent cette seigneurie champenoise jusqu'à la révolution. Cette famille notable succédait au Lannoy-Dampierre, puis  avant au Chatillon-Dampierre dont le plus connu fut l'amiral de France Jacques 1er  de Chatillon-Dampierre tué au combat contre l'armée anglaise à Azincourt en 1415. En remontant la chaîne féodale, on abouti à la famille de Saint-Dizier-Dampierre issue des comtes de Flandres et des ducs de Lorraine.

C’était une sérieuse caution financière, basée sur les filles de fille de Martin 1er le Picart de Villeron et Jeanne de Marle dame de Saint-Cyr. Elles étaient  prénommées Catherine et Jeanne, épouses respectives du baron Louis 1er Picot et Jacques Chevalier (1447-1498) fils du Trésorier de France Etienne CHEVALIER et de Catherine Budé. Ce dernier couple avait bénéficié à la génération précédenter d’un grand crédit auprès du roi et de sa maîtresse Agnès Sorel, Etienne Chevalier ayant été leur exécuteur testamentaire.

A partir des années 1560, ce Jean Chevalier, qui bénéfiçait indirectement du renom de sa famile, entrera au service du secrétaire d’Etat Nicolas IV NEUFVILLE de Villeroy, fils de Nicolas III et petit-fils de Nicolas II NEUFVILLE de Villeroy, famille de financiers parisiens proches du roi. Il occupera ce poste de confiance pendant dix années en qualité d’argentier chargé de la distribution et du contrôle des dépenses, participant ainsi dans l’ombre à l’ascension de ce puissant et habile courtisan Nicolas IV surnommé de Villeroy par le roi et la reine. Ayant ses entrées permanentes à la cour, ce personnage traversera sans encombre la période des guerres de religion. Il fut notamment secrétaire particulier du roi Charles IX et secrétaire non gagé de la reine Elisabeth d'Autriche, poste où il fit connaissance de Madelon HUNAULT de la Thibaudière seigneur de la Grange-du-Milieu à Yerres que nous retrouverons prochainement. 

 Sur le plan familial, Jean Chevalier se serait marié vers 1540 à l'âge d’environ 22 ans, avec Anne DUPRÉ de PASSY, fille de Nicolas 1er DUPRÉ de PASSY (°1515), seigneur de Passy et Cossigny (77) receveur des amendes du parlement de Paris, et de Catherine BINET.

Mais la postérité du couple Jean Chevalier et Anne Duprès, reste à identifier et débuterais par Nicolas Chevalier, sans autres précisions. Sa parentèle serait la suivante. 

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Les frères et sœurs de Jean Chevalier dit de Presles sont cités pour mémoire. Il s’agit de : 

•           CHEVALIER Mathieu, Né vers 1525, c'est l'aîné de la fratrie. Décédé à date indéterminée. Procureur en la cour du Parlement. Il était marguillier de la paroisse Saint Côme et habitait rue du Battoir à Paris. 

Supposé marié vers 1550 à l'âge de 25 ans, avec Jeanne de MARICOURT [4]. Remarié vers 1560 à l'âge d’environ 35 ans, avec Renée GUILLEMOT fille de Renée (°1530 +1564), procureur en la cour du Parlement et de Pernelle DEVALLÈS.

Sa veuve Renée Guillemot se remariera avec l’écuyer François DU MONT. Ce dernier était-il apparenté à Catherine Du Mont, épouse du banquier Constantin CHEVALIER (1563-1602), domicilié rue du Battoir à Paris comme cité précédemment.. La coîncidence est frappante sont-ils de la même famille ? La question reste posée pour le moment.   

•           CHEVALIER Catherine, (1598). Elle possédait une ferme près de Réau-en-Brie et au Vignau (77), seigneurie familiale de la famille Chevalier d’Eprunes avec lesquels ils sont pour le moins cousins. Mariée le dimanche 8 novembre 1598 à Paris à l'âge de 28 ans, avec DROUART Antoine, fils de Jean et Anne DESSOYE, dame de Rubelles et d'Aubigny en partie.

•           CHEVALIER Espérance, Mariée le dimanche 8 octobre 1570 à l'âge de 25 ans, avec le poitevin de MARCONNAY Jean (°1540-1584), avocat rue du Fouare à Paris. Elle décéda de la peste à Paris en 1598 et son inventaire au décès (AN/ET/VII/83 de 1598 à 1602 (Familles parisiennes)précise qu'elle avait perçu en héritage de ses parents en 1570 la somme de 2.583 Livres tournois sous forme de rentes. Par la suite, cette rente versée par Rémond Bourgeois oncle de ses frères et soeurs fut diminuée de 5 Livres, également pour Madeleine Chevalier, religieuse profès à l'abbaye Saint-Rémy (non identifiée). Nous ignorons s'il s'agit d'une soeur car elle n'est pas citée parmi les bénéficiaires de l'héritage de leur tante Catherine Bourgeois, épouse de Jean Philibert puis Gilles Rozé procureur au Parlement.Enfin l'inventaire au décès d'Espérance Chevalier mentionne plusieur acquisitions de terres à Mons-sur-Orge (91) où habitait le couple Jean de Marconnay et la défunte Espérance Chevalier.     

•           CHEVALIER Jacques Jean, encore étudiant en 1570 puis Chartreux à Dijon, probablement à la chartreuse de la Sainte-Trinité de Champmol.

•           CHEVALIER Andrée, Mariée le lundi 3 août 1573 à l'âge de 23 ans, avec Guy REGNAULT, seigneur de Presles-en-Brie en 1560. Elle décéda le 5 février 1578. 

•           CHEVALIER Marie, Mariée en 1565 à l'âge de 13 ans, avec PILLAGUET Pierre Précord, procureur en Parlement.

 

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Le chapitre suivant concernera Nicolas II de Neufville de Villeroy qui employa pendant de nombreuses années Jean Chevalier de Presles en tant qu’argentier de sa maison.

Dans cette étude, il n’est qu’un intermédiaire comme le furent précédemment l’évêque Jean Luillier, le bedeau Jean Néry, Martine de Saint-Renom et d’autres à venir comme l’amiral Claude d’Annebault, Madelon Hunault ou le moine Jacques Fouyn.

 


[1] Selon « Anne de Montmorency » Première partie : les fondements de la puissance " par Thierry Rentet, publié en 2011 par les Presses Universitaires de Rennes.

[2] La Queue-en-Brie appartenait à Marie de Clèves, duchesse d'Orléans, de Milan et de Valois, comtesse de Blois, de Parme et de Beaumont, dame d'Asti et de Coucy, selon lettre de souffrance accordée à Jean de Reilhac, conseiller du roi et général des finances le 31 décembre 1467.

[3] Ce fief de Maison-Rouge mouvait en arrière-fief de Melun et en plein-fief de la Vieille-Ecole de Samois-sur-Seine (77). Son premier hommage fut rendu au roi Charles VIII le 19 septembre 1488 par Louis de Montmirail conservateur des privilèges royaux de l’Université de Paris (Hommages baillage de Melun, série P//8 n°367). Il était fils du maître à la Chambre des comptes Robert de Montmirail et de Denise de Harlay fille de Jean et Louise Luillier. Cette dernière était une des cousines de l’évêque Jean Luillier et tante de Gillette épouse Jacques Chevalier.

[4] Est-elle apparentée à Jeanne de Maricourt( (1530-1597) , fille de Louis et d’Antoinette de Mailly, épouse de Jacques de Mancel seigneur de Saint-Léger-en-Artois ? On l'ignore 

 

 

 

Date de dernière mise à jour : 08/11/2021

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